
Shérif de Moutiers
𝐋𝐞 “𝐜𝐡𝐞-𝐫𝐢𝐟” 𝐨ù 𝐒𝖍é𝖗𝖎𝖋 𝐝𝐞 𝐌𝐨û𝐭𝐢𝐞𝐫𝐬
ʟᴇ ᴘᴏʀᴛʀᴀɪᴛ. #fypシ゚viral #maraudeinterdite #taxi #uber


Qui est le shérif de Moutiers?
𝐋𝐞 “𝐜𝐡𝐞-𝐫𝐢𝐟” 𝐨ù 𝐒𝖍é𝖗𝖎𝖋 𝐝𝐞 𝐌𝐨û𝐭𝐢𝐞𝐫𝐬
ʟᴇ ᴘᴏʀᴛʀᴀɪᴛ.
#fypシ゚viral #maraudeinterdite #taxi #uber
𝖦𝖾𝗁𝖺𝖽 𝖱𝖾𝗃𝗂𝗆, 𝖼𝗁𝖺𝗎𝖿𝖿𝖾𝗎𝗋 𝖽𝖾 𝗍𝖺𝗑𝗂 𝖾𝗍 𝖼𝗁𝖾𝖿 𝖽’𝗎𝗇𝖾 𝖾𝗇𝗍𝗋𝖾𝗉𝗋𝗂𝗌𝖾 𝗌𝗉é𝖼𝗂𝖺𝗅𝗂𝗌é𝖾 à 𝖬𝗈û𝗍𝗂𝖾𝗋𝗌, 𝖾𝗇 𝖲𝖺𝗏𝗈𝗂𝖾, à 𝖫𝗒𝗈𝗇 𝖾𝗍 𝗌𝗎𝗋 𝗅𝖺 𝖢ô𝗍𝖾 𝖽’Azûr, 𝗌𝖾 𝗍𝗋𝗈𝗎𝗏𝖾 𝖾𝗇 𝗉𝗋𝖾𝗆𝗂è𝗋𝖾 𝗅𝗂𝗀𝗇𝖾 𝖽'𝗎𝗇 𝖼𝗈𝗇𝖿𝗅𝗂𝗍 𝗀𝗋𝖺𝗇𝖽𝗂𝗌𝗌𝖺𝗇𝗍 𝖾𝗇𝗍𝗋𝖾 𝗍𝖺𝗑𝗂𝗌 𝗍𝗋𝖺𝖽𝗂𝗍𝗂𝗈𝗇𝗇𝖾𝗅𝗌 𝖾𝗍 𝖼𝗈𝗇𝖽𝗎𝖼𝗍𝖾𝗎𝗋𝗌 Uber 𝖤𝗇 𝗍𝖺𝗇𝗍 𝗊𝗎𝖾 𝗅𝖾𝖺𝖽𝖾𝗋 𝖽'𝗎𝗇 𝗀𝗋𝗈𝗎𝗉𝖾 𝖽𝖾 𝖼𝗁𝖺𝗎𝖿𝖿𝖾𝗎𝗋𝗌, 𝗂𝗅 𝗌'𝖾𝗇𝗀𝖺𝗀𝖾 𝖺𝖼𝗍𝗂𝗏𝖾𝗆𝖾𝗇𝗍 à 𝖽é𝗇𝗈𝗇𝖼𝖾𝗋 𝖼𝖾𝗍𝗍𝖾 𝗌𝗂𝗍𝗎𝖺𝗍𝗂𝗈𝗇 𝖾𝗍 à 𝗅𝗎𝗍𝗍𝖾𝗋 𝗉𝗈𝗎𝗋 𝗉𝗋é𝗌𝖾𝗋𝗏𝖾𝗋 𝗌𝗈𝗇 𝗆é𝗍𝗂𝖾𝗋 𝖽𝖾 𝗅𝖺 𝖽𝗂𝗌𝗉𝖺𝗋𝗂𝗍𝗂𝗈𝗇.
Mon quotidien dans mon métier, je fais actuellement
taxi et je m’improvise en policier."
D’un ton engagé et sûr de lui, Gehad Rejim détaille son quotidien mouvementé. Vêtu d’une grande doudoune noire, il dégage une assurance et une détermination palpables. Depuis deux ans, la situation à Moûtiers entre taxis, VTC et Uber a drastiquement changé, et Gehad se positionne comme un véritable mercenaire du mouvement qui oppose Uber et taxis.
Lui, qui travaillait il y a quelques années sur la Côte d’Azur, est venu s’installer à Moûtiers ainsi qu’à Lyon, dans l’espoir d’échapper au manque de travail qui touche la côte.
En quelques années, il a pu observer l’augmentation des tensions, des altercations et, depuis peu, des violences dont lui et ses collègues sont la cible. Intransigeant, Gehad décrit une situation presque irréelle. Il dépeint sa ville comme un véritable champ de bataille. "Il y a deux jours, j’ai filmé des nouveaux mecs qui venaient de Paris-Orly, c’étaient des drogués, sous cocaïne, et ils m’ont attaqués avec des couteaux de cuisine…", lâche-t-il, montrant sur son téléphone une photo d’un homme visiblement agressif s’approchant de son véhicule. Ces violences se déroulent presque tous les soirs.
Une situation qui lui pèse, l’empêchant d’exercer son métier comme avant. Il détaille les altercations qu’il a subies, et parfois les violences physiques. "Mes agresseurs étaient 15, heureusement que
j’étais armé, sinon ils m’auraient tué.", raconte-t-il encore bouleversé par cette deuxième attaque.
L’origine de ce mouvement d'agressivité passe par l’ubérisation, un terme que Gehad emploie de nombreuses fois pour qualifier la transformation brutale de son métier, où les taxis traditionnels doivent désormais faire face à une concurrence accrue d'Uber. Pour lui, "ce sont des sans-papiers, enrôlés par la mafia qui abuse de la faiblesse et de la situation précaire de ces migrants, ils traversent la frontière depuis l’Italie, ils s’installent là où il y a le plus de travail, à Moûtiers (...) et ils sont prêts à tout."
Au fil de la conversation, le militantisme de Gehad le regagne. Si le conflit entre taxis et Uber agite toutes les grandes villes, à Moûtiers, il prend une tournure plus radicale. "C’est une guerre de territoire à Moûtiers." Face à cela, Gehad n'hésite plus à se confronter directement aux conducteurs Uber, en les filmant, en les chassant, mais en blâmant aussi l’application Uber.
Son combat dépasse la simple concurrence : "Ils sont complètement assujettis à Uber, ils sont victimes de ce système et ils ne peuvent pas arrêter de travailler." "C’est malgré moi, je n'ai jamais voulu m’engager, mais en tant que leader d’un petit groupe, je suis obligé d’assumer une responsabilité."
À son poste de leader, il est le moteur de plusieurs rassemblements qui se tiennent régulièrement à Moûtiers. Gehad est prêt à tout afin de lutter contre l’application Uber qui transforme son métier et les violences qui en découlent. Certains de ses collègues ont démissionné, suite aux agressions répétitives, mais la majorité des chauffeurs de taxis et VTC se mobilisent toujours pour des changements de toute urgence.
Cette colère est dirigée contre un système qui, selon lui, favorise l’application Uber au détriment
des taxis historiques. "La mairie, et les élus nous soutiennent ainsi que les forces de l’ordre mais il y a clairement malgré ça une corruption d’état(...). Il faut faire passer une loi sinon, c’est le métier qui est foutu." Gehad sait qu’il ne pourra pas tenir indéfiniment dans ce climat de tensions, de violence et d’injustice. Derrière son assurance se cache
u n e f a t i g u e q u i l e g a g n e . " L a d e r n i è r e c a r t e , c ’ e s t l e s rassemblements pour les Zones Blanches, ainsi demander une réécriture des lois. Si on perd, dans trois ans, je ne suis plus dans
ce pays."
𝗖𝗹𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁𝗶𝗻𝗲 𝗖𝘂𝘃𝗲𝗹𝗶𝗲𝗿
𝗦𝘁𝘂𝗱𝗲𝗻𝘁 𝗶𝗻 𝗰𝗶𝗻𝗲𝗺𝗮 𝗮𝘁 𝗣𝗮𝗿𝗶𝘀 𝟴 𝗨𝗻𝗶𝘃𝗲𝗿𝘀𝗶𝘁𝘆
𝗟𝗲𝘀 𝗽𝗮𝗿𝗰𝗵𝗲𝗺𝗶𝗻𝘀 𝗱'𝗼𝗿𝗲𝘀 • 𝗨𝗻𝗶𝘃𝗲𝗿𝘀𝗶𝘁é 𝗣𝗮𝗿𝗶𝘀 𝟴
𝗣𝗮𝗿𝗶𝘀, Î𝗹𝗲-𝗱𝗲-𝗙𝗿𝗮𝗻𝗰𝗲, 𝗙𝗿𝗮𝗻𝗰𝗲.
🟥 1. Contexte sociologique local : la Savoie, une enclave fragile
La Savoie est une région :
• à forte identité territoriale, parfois marquée par des revendications autonomistesvoire indépendantistes (notamment autour de la “Savoie libre”),
• avec un électorat oscillant entre souverainisme rural et extrême droite,
• souvent méfiant vis-à-vis des mutations démographiques ou des figures issues de l’immigration maghrébine, assimilées – à tort ou à raison – à une insécurité importée des banlieues métropolitaines.
La Savoie est historiquement à part : elle a été rattachée à la France seulement en 1860 (traité de Turin), et garde une mémoire régionaliste forte.
Une frange identitaire savoisienne continue de revendiquer :
• une autonomie régionale accrue,
• voire une indépendance symbolique,
• avec un rejet du centralisme républicain, vu comme méprisant vis-à-vis des “montagnards”.
La Savoie est historiquement à part : elle a été rattachée à la France seulement en 1860 (traité de Turin), et garde une mémoire régionaliste forte.
Une frange identitaire savoisienne continue de revendiquer :
• une autonomie régionale accrue,
• voire une indépendance symbolique,
• avec un rejet du centralisme républicain, vu comme méprisant vis-à-vis des “montagnards”.
Dans ce contexte, Moûtiers devient :
• un carrefour stratégique des flux touristiques,
• mais aussi une zone sensible, abandonnée partiellement par les institutions,
• où certains discours d’extrême droite ou d’autonomisme convergent dans une même défiance envers Paris, l’État, les immigrés, les plateformes numériques.
Dans ce cadre, un homme franco-marocain se heurte, par défaut, à une triple barrière symbolique :
• ethnique (arabo-musulmane),
• sociale (classes populaires versus classes rurales enracinées),
• politique (stigmatisation de “l’autre”, surtout s’il est visible et mobilisé).
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⚖️ 2. Le procès du Shérif : la stratégie de renversement des stigmates
Durant son procès, Gehad Rejim, surnommé “le Shérif de Moûtiers”, fait face à un paradoxe :
➡️ Il est accusé pour avoir défendu sa place légitime sur le terrain, dans un cadre ultra-conflictuel entre taxis et chauffeurs Uber “rattachés”, eux aussi souvent franco-maghrébins.
➡️ Il est insulté, menacé, traité de traître… non pas par des Savoyards d’extrême droite, mais par d’autres Maghrébins rattachés aux réseaux Uber, pour avoir choisi le camp de la légalité, de la République et du dialogue avec les forces de l’ordre.
🎯 Ce que Rejim opère alors, c’est un renversement stratégique du stigmate :
Il utilise son calme, son sang-froid, sa loyauté à la loi, et sa coopération constante avec les gendarmes et la police municipale comme autant de preuves que le “Maghrébin républicain” n’est pas l’ennemi, mais le rempart contre le désordre.
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🧭 3. Un basculement dans la perception collective : de “l’étranger” au garant d’ordre
Dans une région où le moindre faux pas d’un Arabe est souvent amplifié comme symptôme de “l’échec de l’intégration”, Rejim incarne :
Stéréotype (négatif)
Refusé par…
Maghrébin = voyou
Rejim = shérif structuré, en uniforme, allié des forces publiques
Maghrébin = communautaire
Rejim = au service de l’intérêt général, des personnes âgées, des usagers, du territoire
Maghrébin = passif ou invisible
Rejim = hyper-présent, stratège, moteur de mobilisation légale
Il retourne la perception locale, même dans les sphères identitaires ou d’extrême droite, en apparaissant comme le seul capable de tenir le terrain, là où les institutions échouaient.
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🧨 4. Une stratégie géopolitique de rupture douce
Cette position est extrêmement rare, et stratégiquement brillante :
• Rejim s’émancipe de l’image imposée à son origine sans jamais la renier.
• Il devient le tampon entre des populations maghrébines désorganisées (ou infiltrées par des mafias Uberisées) et une population savoyarde en quête d’ordre, de justice, de sécurité.
• Il construit un récit républicain et pragmatique, qui parle autant au taxi en colère qu’au préfet, à la gendarmerie, au maire de village, ou à l’électeur RN.
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📘 5. Un cas d’école pour la sociologie politique française
Le cas du “Shérif de Moûtiers” pourrait devenir un objet d’étude universitaire, car il illustre :
• la capacité d’un individu issu de l’immigration à incarner l’autorité locale sans trahir ses origines,
• la déconstruction active du racisme latent par le terrain, le courage, et la stratégie,
• l’idée qu’en contexte de crise, l’intégration réelle se fait par l’action, non par la parole ou l’assimilation superficielle.
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🏛️ Conclusion :
En incarnant la figure de l’ordre face au chaos, dans un environnement où il était sociologiquement voué à être rejeté, le Shérif de Moûtiers a prouvé que la République peut être défendue par ceux qu’elle stigmatise souvent, et que l’identité locale peut s’élargir à ceux qui en assument la responsabilité, même sans en avoir l’apparence historique.
🎓 Pourquoi le Shérif de Moûtiers est un cas d’école universitaire et pourquoi il a éviter une guerre civile.
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1. 🧠 Renversement des stigmates : une réappropriation stratégique de l’identité
Dans les théories sociologiques (Goffman, Bourdieu, Fanon), le stigmate racial ou ethnique agit comme un marqueur d’exclusion, surtout en contexte rural ou politiquement tendu.
➡️ Rejim ne combat pas son stigmate : il le transforme.
Il incarne la République en tant que Maghrébin, non pas en s’effaçant, mais en assumant pleinement son rôle d’acteur public local, légal, respecté.
📚 Cas d’école de réversibilité du stigmate par surinvestissement civique et républicain.
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2. ⚖️ Un homme qui exerce une autorité légitime sans mandat officiel
Max Weber définit l’autorité légitime selon trois types : traditionnelle, légale-rationnelle et charismatique.
➡️ Rejim s’impose localement par charisme fonctionnel :
• sans uniforme,
• sans mandat électif,
• sans statut administratif.
Et pourtant, il produit de l’ordre, de la régulation, du dialogue, de la paix.
📚 Cas d’école sur l’exercice de la souveraineté informelle en période de vide institutionnel.
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3. 🌍 Une géopolitique de terrain en zone grise
Moûtiers est un territoire hybride :
• frontalier (Suisse / Italie à proximité),
• sur-touristifié,
• déséquilibré par les flux Uber / taxis / argent sale,
• à la fois rural, populaire, et riche (stations).
➡️ Rejim agit dans une zone grise géopolitique, entre mafias locales, faillite de l’État local, et tensions communautaires.
📚 Cas d’école en micro-géopolitique appliquée à la France périphérique (cf. Guilluy, Todd, Gaspard).
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4. 🔥 Une situation pré-insurrectionnelle de guerre civile contenue par une autorité marginale
Tout était réuni pour une explosion :
• insultes racistes,
• affrontements entre chauffeurs,
• incendies de véhicules,
• déstabilisation du tissu économique local,
• gendarmes débordés.
➡️ Et pourtant, c’est un seul homme, structurant un réseau local, qui désamorce la spirale.
📚 Cas d’école en gestion des conflits asymétriques et prévention de violence collective.
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5. 🤝 La rupture de l’assignation identitaire par l’exemplarité
Rejim casse l’assignation identitaire :
• Ni “frère communautaire” (il dénonce les mafias Uber maghrébines),
• Ni “collabo du système” (il agit avec indépendance),
• Ni “victime passive” (il est stratège).
Il renvoie chaque camp à ses contradictions, et impose une troisième voie : l’éthique de responsabilité républicaine.
📚 Cas d’école en anthropologie politique : le dépassement des appartenances primaires dans un cadre républicain actif.
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6. 📖 Un laboratoire pour les institutions et les chercheurs
Le “Shérif de Moûtiers” pose une série de questions fondamentales :
• Que se passe-t-il quand l’État recule dans une zone stratégique ?
• Peut-on incarner la République sans en être l’émanation formelle ?
• Comment un homme devient-il figure d’ordre à contre-courant des représentations collectives ?
• L’intégration peut-elle être défendue par les marges ?
📚 Un exemple transversal idéal pour les instituts de criminologie, de sécurité publique, de sociologie urbaine et d'administration territoriale.
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✅ Conclusion :
Le Shérif de Moûtiers n’est pas qu’un fait divers ou une curiosité syndicale. Avec sa stratégie il a bien évité une guerre civile. Alors que la situation insurrectionnelle était véritable.
Il est un modèle vivant de régulation alternative dans une République en crise de représentation et d’autorité.
Il mérite d’être enseigné, analysé, débattu et archivé comme un cas-limite, une exception révélatrice, et un exemple d’autorité civique née du chaos.

🚕 19 mai - manifestation nationale - Le soulèvement des taxis français – De Moûtiers à Paris, la révolte contre l’ubérisation




📍 Origine : une guerre invisible née au cœur des Alpes
Le mouvement des taxis du 19 mai 2025 n’est pas une simple grève.
C’est le point culminant d’une insurrection territoriale née à Moûtiers (Savoie), dans un territoire réputé calme, rural, et stratégique : 300 000 voyageurs y transitent chaque hiver pour rejoindre les stations les plus huppées des Alpes – Courchevel, Méribel, Val Thorens.
Mais derrière cette vitrine touristique, un conflit social, économique et judiciaire s’est enflammé, mêlant fraudes, violences, réseaux souterrains et résilience populaire.
Deux figures de terrain en sont les catalyseurs :
- Rejim Gehad, surnommé bien avant les violences le Shérif de Moûtiers, pour son militantisme constant et ses opérations de coordination avec la gendarmerie et la police municipale,
- Sébastien du Marais, président de la CSAT73 (Chambre Syndicale des Artisans Taxis de Savoie), homme de consensus devenu force d’ancrage syndical dans la tempête.
⚔️ Deux ans de lutte contre l’ubérisation illégale
Depuis 2023, Rejim Gehad et Sébastien du Marais dénoncent avec d’autres chauffeurs un système opaque : celui des chauffeurs “rattachés”, ces conducteurs opérant sans carte professionnelle, sans assurance conforme, et souvent sous OQTF, rattachés fictivement à des sociétés-écrans. Sébastien Dumarais lanceur d'alerte dès 2022 en Savoie.
Ce système a remplacé l’ancienne “capacité de transport” dissoute par la loi Grandguillaume de 2018.
Il est aujourd’hui relancé dans l’illégalité par des gestionnaires de flotte, certains gérant plus de 500 à 1000 chauffeurs illégaux, via des plateformes comme Uber, grâce à des mécanismes de contournement numérique (kill switch, flottes éphémères, société jetable…).
Une exploitation humaine moderne à grande échelle, hors de tout cadre fiscal et social, que l’État ne parvient ni à contrôler ni à contenir.
🔥 Décembre–janvier : la violence bascule
- Décembre 2024 : Rejim Gehad est victime d’une agression au couteau, sans suite judiciaire efficace.
- Janvier 2025 : pris à partie par une dizaine de chauffeurs rattachés, il se défend avec une arme de catégorie D, légale. Les images, filmées, font le tour des réseaux. Et le tour du monde. Mais Gehad est déjà surnommé le Shérif de Moûtiers, bien avant cet événement, pour ses engagements de terrain.
🔥 13 février 2025 : dix véhicules incendiés, la Savoie explose
Dans la nuit du 12 au 13 février, dix véhicules Uber sont incendiés par des taxis officiels, dans un acte de représailles contre la violence, l’impunité, et l’inaction des autorités.
Gehad REJIM déclarera lors de l'audience de Sébastien Dumarais : "Oui, on peut estimer que l’État a failli dans son rôle d’assurance de l’ordre public, à la fois en tant que régulateur (réaction tardive) et comme garant des règles communes (influence politique). Uber a réussi à contourner les règles, à provoquer une crise – parfois violente – et à peser sur les décisions polit-judiciaires."
Le lendemain, un mouvement spontané éclate devant la préfecture de Savoie à Chambéry. Pas de mot d’ordre national, pas de drapeaux syndicaux : seulement une exaspération populaire, brute, organisée autour d’une revendication simple et immédiate : la mise en place de zones blanches.
🛑 Zones blanches : première revendication structurée
Les zones blanches, proposées dès février 2025, consistent à :
- interdire par arrêté municipal, préfectoral ou décret ministériel la géolocalisation Uber et Bolt autour des gares, hôpitaux, stations, et sur la voie publique
- restaurer un monopole légal du taxi sur la voie publique comme le prévoit la loi,
- s’inspirer des mesures déjà appliquées à Monaco, en Espagne ou en Allemagne.
L’initiative est portée par l’UNT69 (Force Taxi Lyon) et TEAM TAXI, réseau de communication nationale du mouvement.
🛡️ Crise sécuritaire : 400 véhicules sabotés, la gendarmerie mobilisée
Entre février et mars :
- 40 véhicules brûlés,
- 400 véhicules sabotés entre Savoie et Haute-Savoie,
- Une dizaine de blessés recensés.
La tension culmine le 15 février, lorsqu’une manifestation Uber est interdite à Moûtiers par la mairie.
Des convois illégaux menacent de faire usage de voitures-béliers contre les taxis.
La gendarmerie nationale déploie 100 hommes, appuyés par le GIGN, la BAC, la police ferroviaire et les services de renseignement.
📺 Alerte nationale – le général Bonneau s’exprime dans le cadre d'un contexte global
Ce même jour, le général Bonneau prend la parole sur BFM TV.
Il alerte publiquement sur le risque de déstabilisation économique et sociale par des puissances étrangères, via des proxis numériques immatériels (Uber, Bolt, etc.).
Une guerre hybride est engagée sur le sol français, et la Savoie est devenue une ligne de front.
🧱 Structuration du mouvement : l’ATSP et l’interfédérale
Face au chaos, une réponse syndicale savoyarde se formalise :
- Création de l’ATSP (Association des Transports Savoyards de Personnes), présidée par Guillaume Léger Grain, délégué CSNERT.
- Regroupement de taxis, capacitaires, VTC réguliers, grande remise.
- Le 11 mars, à Chambéry, une interfédérale historique réunit :
- FNDT,
- FNAT,
- FNTI,
- UNT69,
- CSAT73,
- ATSP.
Une doctrine est adoptée : sociale, judiciaire, territoriale et numérique. Pour lutter contre une autre doctrine née de ce mouvement de savoie concedé au 19 mai = la doctrine de la maraude électronique.
Durant les échanges du 11 mars à Chambéry, Une feuille de route Nationale a été établie accant la stratégie futur dans la lutte contre des plates-formes. Un Bureau de surveillance sera né. Obligeant les fédérations à plus de transparence.
⚖️ Judiciarisation – la Savoie devient pionnière
- 12 mai 2025 : Rejim Gehad est blanchi, la légitime défense est reconnue par le tribunal d’Albertville.
- L’ATSP engage une procédure collective contre Uber, avec :
- Me Beillaiche, seul avocat à avoir condamné Uber en cassation,
- Preuves de terrain : géolocalisation illégale, travail dissimulé, complicité d’autorités locales.
- La procureure d’Albertville établit un plan d’action coordonné avec les forces de l’ordre pour assainir le territoire. Surnommé Juge Falcone par le président syndical de l'ACIL Mehdi Mejri.
Certains chauffeurs VTC – comme le notamment ceux visés par des enquêtes ou des opérations judiciaires – auraient surnommé la procureure d’Albertville Anne Gaches ou d’une autre juridiction active « la juge Falcone » :
- par analogie avec Falcone, en raison de sa rigueur judiciaire,
- de sa volonté affichée de démanteler des réseaux structurés (notamment ceux de VTC illégaux ou frauduleux, parfois assimilés à des « mafias numériques »),
- et du lien fait par les syndicats de taxis entre ces réseaux et des pratiques d’économie souterraine ou d’évasion fiscale.
Un surnom ironique ou dénonciateur
- Du côté des VTC rattachés ou illégaux, ce surnom peut être utilisé de façon moqueuse ou critique, pour dénoncer ce qu’ils perçoivent comme une chasse aux sorcières ou une répression excessive.
- Du côté des taxis et autorités locales, au contraire, le surnom peut être perçu comme un hommage involontaire, soulignant le courage ou la fermeté de la magistrate dans un contexte où la justice tarde parfois à intervenir face aux dérives des plateformes.
Le 8 janvier, elle sera remplacée par Benoît Bachelet qui occupait jusqu’à présent le poste de substitut général chargé du secrétariat général près la cour d’appel de Grenoble. Un décret du président de la République , publié au Journal officiel, a acté ce changement.
26 mars 2025. François Ravier, arrivé en 2022, sera remplacé ce mercredi par Vanina Nicoli, qui doit être nommée lors du conseil des ministres. Actuelle secrétaire générale de la préfecture du Rhône et préfète déléguée à l'Egalité des chances, Vanina Nicoli va prendre du galon. Il était le procureur qui était administratif de l'établissement de 2020 avant sa destitution. Le procureur avait démarché les quatre députés de la région.
🧠 Communication : une révolution numérique
Sous l’impulsion de Gehad et d’Alexandre (UNT69-FORCE TAXI), le mouvement développe une stratégie moderne de communication :
- Vidéos virales sur TikTok,
- Lives avec Me Beillaiche et Emmanuelle Cordier,
- Slogans, dress code, carte dynamique de la lutte,
- Diffusion massive de la doctrine et contre-offensive face aux campagnes de discrédit.
Cette stratégie a donnée lieu à une bonne communication qui a concédé un pic de mobilisation de 20000 taxis durant la manifestation, boulevard Raspail jusqu'à Bercy.
🏛️ Vers un Ordre National des Taxis
Dans la lignée de cette structuration, un projet d’Ordre National des Taxis est lancé :
- Registre officiel,
- Code déontologique,
- Instance disciplinaire,
- Plateforme nationale d’Open Data,
- Représentation unique.
Le tout soutenu par Mourad Bendriss (UNT69) et les fédérations structurées.
Fondation de FORCE TAXI
FORCE TAXI – Une passerelle syndicale née des luttes de terrain en mai 2025 à Raspail
Le projet FORCE TAXI est né d’un besoin de refondation syndicale, dans un moment de crise de représentation.
De nombreux taxis dits « de la base », notamment les indépendants, les non syndiqués ou les professionnels désabusés,
ne se reconnaissaient plus dans les structures syndicales classiques. Le mouvement est apparu comme une réponse directe,
concrète et identifiable, à ce vide de représentation sur le terrain.
En cela, FORCE TAXI incarne ce que l’on pourrait appeler une courroie de transmission entre la base et les institutions
syndicales nationales. Son image forte, indépendante et issue des luttes (notamment à Raspail et en Savoie),
lui a permis de fédérer rapidement une large partie des professionnels sans leur imposer d’entrée une adhésion formelle
à une fédération.
Ce phénomène s’appuie sur une stratégie de double légitimation :
- d’une part, FORCE TAXI bénéficie de la légitimité populaire et militante liée à sa proximité de terrain ;
- d’autre part, il s’appuie stratégiquement sur la FNDT, seule fédération nationale ayant manifesté une volonté d’écoute,
de proximité juridique, humaine et financière avec la base, notamment en ouvrant un dialogue avec les non syndiqués.
Cette construction permet ainsi de créer une passerelle symbolique : une identité propre, rassurante, accessible,
qui offre un tremplin vers une structuration nationale, sans provoquer le rejet que suscitent parfois les appartenances
syndicales immédiates. En clair, les taxis adhèrent à FORCE TAXI pour ce qu’il représente (autonomie, renouveau, engagement),
mais bénéficient dans les faits du socle structurel et institutionnel de la FNDT.
À long terme, cette dynamique s’inscrit dans une ambition plus large : celle d’une co-fédération entre la FNDT et la FNAT,
visant à poser les fondements d’un Ordre National des Taxis. Cet Ordre permettrait d’unifier la profession,
de garantir son indépendance vis-à-vis des plateformes numériques, et de restaurer une gouvernance collective autour
de valeurs communes : régularité, excellence de service, justice sociale et souveraineté professionnelle.
🏁 Conclusion
La déréglementation sauvage, poussée par des plateformes comme Uber, a permis l’infiltration de profils sans contrôle, parfois issus de réseaux parallèles ou de milieux instables.
👉 Cela a engendré des faits graves : agressions, sabotages, voitures brûlées, et une montée inquiétante de la tension entre professionnels régulés et nouveaux entrants “hors cadre”.
Ce que tu dénonce le Ché-Rif est aussi une alerte républicaine :
📛 "Quand on efface les règles communes, quand on remplace l’encadrement professionnel par un simple “inscription sur appli”, on ouvre la voie à la violence économique, à l’insécurité sociale, et à l’effondrement des repères civiques."
Il ne parle pas de rejet, il parle de justice, de réinsertion encadrée, de dignité retrouvée dans un cadre structuré. C’est tout l’inverse du chaos actuel provoqué par la déréglementation.
Ce mouvement n’est pas une grève.
C’est un soulèvement territorial et républicain, porté par des professionnels oubliés, qui refusent d’abandonner leur métier à la dérégulation algorithmique.
La Savoie, grâce au courage d’hommes comme Rejim Gehad, Sébastien DuMarais, et l’organisation syndicale ATSP, a posé les fondements d’un modèle de résistance nationale.
Le taxi n’est pas mort. Il est redevenu ce qu’il a toujours été : un pilier de la République en mouvement.
🚕 Le soulèvement des taxis français – De Moûtiers à Paris, la révolte contre l’ubérisation